PUBLICITE ET VIDEO A LA DEMANDE

Au cœur des stratégies de recherche se trouve la vidéo, aussi les moteurs de recherche tels que Google, Yahoo ou MSN se positionnent aujourd’hui comme de véritables concurrents des plates-formes VOD (vidéo à la demande). A côté, d’autres sociétés comme Blinkx ou Truveo se sont fait connaître.
Les moteurs de recherche puisent leurs sources dans les vidéos publiées sur Internet qui sont repérées par leurs robots, dans les vidéos soumises directement par les internautes pour être recensées dans les index, dans les accords passés avec les fournisseurs de contenus payant ou non, comme les grandes chaînes de télévision ou les studios de cinéma. Les accès à ces contenus sont parfois libre, d’autres sont protégés contre la copie avec des systèmes DRM (gestion numérique des droits) afin de satisfaire aux exigences des ayants droit. Bien que ces différentes sources leur permettent d’envisager différents modèles économiques afin de monétiser leurs services, ils s’appuient principalement sur la publicité et se montrent d’ailleurs innovants en la matière en développant un système de publicité ciblée et contextualisée à travers les liens sponsorisés.
Pour 2005, les revenus de Google atteignaient 6,13 milliards de dollars, tirés à 98,8 % de la publicité. Plus de la moitié de ces recettes proviennent des liens qui apparaissent sur le site de Google, lors des requêtes effectuées par les internautes. Leur fonctionnement est dû au système Adwords qui donne la possibilité aux annonceurs de se procurer aux enchères des mots-clés. Lorsque ces mots permettent une requête dans Google, les sociétés qui les ont achetés sont sûres d’obtenir la première place dans la partie réservée aux liens sponsorisés de la page de résultats.
Yahoo fait de même, il a racheté en juillet 2003 le spécialiste des liens sponsorisés Overture, appelé maintenant Yahoo Search Marketing Solutions. MSN, filiale de Microsoft, a promu sa propre solution : AdCenter. Bien que cela touche l’ensemble des moteurs de recherche de ces sites, y compris leur moteur vidéo, Google affirme qu’il n’y aura pas pour le moment de publicité sur les pages de recherche de vidéos, ni dans les vidéos elles-mêmes.
Blinkx a quant à elle passé un accord en octobre 2005 avec Miva, un des principaux acteurs indépendants sur le secteur de la publicité contextuelle, avec pour objectif d’offrir aux annonceurs de Miva un accès privilégié à la plate-forme publicitaire Smart Ads de Blinkx.
Pooxi, plate-forme vidéo française, fait partie des sites affiliés au réseau Adsense de Google, ce qui permet aux annonceurs de faire apparaître des liens sur les sites affiliés au système Google. La publicité est ici importante puisque les internautes peuvent eux-mêmes indexer leur contenu ou celui qu’ils trouvent sur Internet.
Grâce à plusieurs fournisseurs de contenus vidéo sur Internet, dont les sites des grands réseaux câblés américains, les publicités vidéo intégrées directement dans les contenus téléchargés ou diffusés sont la prochaine étape.
La société suisse Ads-click, spécialiste des plates-formes publicitaires en marques blanches, prépare un service qui donnera la possibilité d’introduire des publicités contextuelles audio et vidéo dans les podcasts (fichiers sonores comme de la musique, des chroniques audio ou émissions de radio, qui peuvent être récupérés par l’internaute grâce à un flux RSS, Really Simple Syndication) ou les blogs vidéo.
Revver, société américaine, qui permet aux internautes de référencer leurs vidéos sur son moteur et d’insérer un petit code dans la vidéo ce qui fait apparaître un message publicitaire à la fin de celle-ci, l’internaute pouvant cliquer sur ce message. Ce système présente un grand avantage pour les annonceurs puisque la publicité suit le contenu sur tous les supports via lesquels il est diffusé : site Internet, e-mail, partage sur les réseaux peer-to-peer. La rémunération des fournisseurs de contenus est calculée sur le nombre de visualisations du contenu et sur le taux de clics, Revver bénéficie de 50 % de ces revenus.
Souhaitant étendre la portée de son service publicitaire Adwords à la radio, le moteur de recherche Google a racheté la société Dmarc Broadcasting qui met au point un système qui permet aux annonceurs de réserver directement en ligne leurs campagnes radio.
Microsoft fait également des recherches de son côté.
Pour les producteurs de contenus, les moteurs de recherche sont aujourd’hui un nouveau vecteur de diffusion permettant de dégager des revenus supplémentaires.
Google qui a greffé au début de l’année une plate-forme supplémentaire sur son moteur vidéo, appelé Google Video Store, lui permettant de diffuser à la demande des contenus payants (VOD), se retrouve en concurrence avec iTunes Store d’Apple, CanalPlay ou Vodeo.tv.
Google a passé des accords avec le groupe audiovisuel CBS, Sony Music ou la fédération américaine de basket professionnel (NBA), afin d’obtenir les droits de diffusion. Il a également signé des partenariats avec Greencine, une plate-forme américaine de distribution de films indépendants, le réseau britannique ITN et des fournisseurs de dessins animés. Google prélèvera un pourcentage sur chaque vidéo vendue. Google a également développer son propre système propriétaire de gestion numérique des droits (DRM) afin de sécuriser la diffusion du contenu et d’en empêcher les copies illégales.
Dans ce système, l’intérêt d’un fournisseur est de multiplier les supports. Les moteurs de recherche signent des accords avec les constructeurs de matériel informatique, Google devenu partenaire de Intel en est le parfait exemple. Le moteur de recherche permet grâce à sa technologie aux utilisateurs de vidéo, de musique, de photo et de jeu de mener des recherches, d’organiser et de regarder des vidéos sur leurs télévisions et leurs appareils portables.
Yahoo, quant à lui est partenaire de TiVo, une société américaine, qui fournit des offres de télévision numérique et de magnétoscope numériques, ceci permet à un client TiVo, à partir de n’importe quelle page TV du portail américain de programmer à distance son magnétoscope.
Ces services devraient bientôt arriver en France grâce notamment au déploiement en particulier de la télévision sur ADSL et des décodeurs à disque dur.

Source : Les nouveaux dossiers de l’audiovisuel de mars-avril 2006

Laurie MOUNE