DISNEY PREND UNE AUTRE DIMENSION: LA 3D

Jusqu’à présent, Disney représentait le dessin animé de notre enfance, avec des décors peints à la main, des personnages réalistes au possible et des histoires de conte de fée où le happy end était de rigueur. Pour les studios de Walt Disney, créés en 1925, 2005 est l’année du changement. En effet, peinture, gouache et Cellulloid ont été abandonné au profit des ordinateurs.
Steve Jobs (patron d’Apple) a donné un coup de fouet aux productions qui devenaient de moins en moins en phase avec le public, grâce aux films des studios Pixar (Toy story, 1001 pattes, monstres et Cie, Le monde de Nemo et Les indestructibles). L’animation assistée par ordinateur (AAO) est née. Ce changement d’orientation vient avec l’expiration du contrat qui liait Pixar à Disney, le premier voulant s’émanciper du second et voulant développer ses propres longs métrages (Cars, à sortir en 2006). De son côté, Disney à choisit de suivre sa propre voie. Ainsi, alors que Pixar ou DreamWorks ont pris le parti de cloisonner chaque projet dans des zones facilement indentifiables, on mélange ici plusieurs productions sur un même plateau. En cela, Disney utilise, lors de son processus créatif, un logiciel du marché, alias Maya, leader sur le secteur, pour réaliser la modélisation, l’animation et bon nombre d’effets spéciaux. Mais la question est de savoir pourquoi avoir arrêté la production de longs métrages en 2D. David Staintan, président de Walt Disney Feature animation, donne des précisions : « Il était inconcevable de mettre en place une architecture et une organisation autour de l’image 3D, tout en conservant ce qui avait fait notre succès. Même si cela semble aberrant à première vue, il nous est apparu que c’était la seule solution. Ce qui ne veut pas dire que nous ne retournerons pas sur des projets particuliers, à une animation traditionnelle en 2D ».
Après Chiken little (actuellement en salle), trois autres projets 3D sont en chantier. Ainsi, le prochain long métrage est prévu pour décembre 2006 aux Etats-Unis et aura pour titre Meet the Robinsons. Mais s’il doit y avoir un « choc » Disney, il faudra attendre Noël 2007 et la sortie d’American dogs où le traitement graphique y est plus personnel et moins lisse que les autres productions du studio et où le second degré est présent de partout. Le troisième projet en cours, et l’un des plus excitant, est le Rapunzel unbraided de Glen Kean (Tarzan), où ce dernier compte donner sa propre vision de la fée et sera plus en phase avec la réalité. Pour le réalisateur « les gens en ont sûrement assez des histoires de princesses enfermées dans un château, attendant le prince charmant qui viendra les délivrer, au péril de sa vie, avec le happy end de rigueur ». Les premières images ont déjà été dévoilées lors d’une convention sur la technique numérique de l’image, le Siggraph, qui se déroule chaque année aux Etats-Unis. Mais, pour Glen Kean (de la vieille école) le passage à la 3D ne s’est pas fait sans mal. « La 3D est souvent assimilée à une image propre, voire un peu lisse, malgré de très belles réussites. Mais, je me suis vite rendu compte que cette technique ouvrait des perspectives inouïes, tout en conservant la possibilité de faire naître l’émotion. En outre, c’est un excellent outil qui favorise le travail d’équipe ».
Enfin, bon nombre de rumeurs ont couru sur le fait que Disney était sur le point de produire un Toy story 3, ce que les studios ont confirmé. Le film sortira en 2008, après les trois projets que nous venons d’évoquer. Ainsi, Disney est optimiste sur le passage de la 2D à la 3D : peut-on penser qu’un nouvel âge d’or se profile à l’horizon pour Mickey en 3D ?

Source : Stéphane Malagnac pour Studio (le hors série de décembre 2005).

Audrey RAPUZZI